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Pour une réforme du système de l’hébergement
par Droit Au Logement*

 
Chaque année, des crédits considérables sont alloués pour l’hébergement d’urgence des familles et personnes à la rue. Ainsi, les familles avec enfants à la rue bénéficient de prises en charge de l’aide sociale à l’enfance pour payer des hôtels qui sont souvent des taudis et qui, de toutes façons, sont impropres à la vie de famille. Ces hôtels sont principalement des hôtels de tourisme, dont certains se sont spécialisés dans l’hébergement lucratif de familles à la rue : ils sont payables à la nuit, les nuitées coûtant environ 40 euros, ce qui donne un coût mensuel de 1200 euros pour une chambre, multiplié par autant de chambres que nécessaires lorsqu’il s’agit de familles nombreuses (jusqu’à 4 chambres parfois, soit 4800 euros par mois). Chaque hébergé consacre une part importante de ses ressources aux frais hôteliers (plus souvent qu’il ne paierait un logement HLM), et la collectivité complète. A titre indicatif, la Ville de Paris a consacré en 2005 environ 12 millions d’euros à l’hébergement de familles parisiennes à l’hôtel. L’Etat consacre également un budget très important à ce type d’hébergement, par le biais de la DDASS qui gère le Samu social, réservataire de nombreuses chambres d’hôtel. Un tel système maintient les familles dans des conditions déplorables (insalubrité, vétusté, surpeuplement, impossibilité de faire la cuisine et de mener une vie de famille normale, soumission au gérant de l’hôtel, etc.) et engraisse les marchands de sommeil, propriétaires d’hôtels spécialisés et toujours pleins, au vu de l’acuité de la crise du logement. De surcroît, il coûte extrêmement cher à la collectivité, d’autant plus que, faute de se voir proposer un logement adapté à leurs besoins et alors même qu’elles ont pour certaines fait des demandes de logement social, les familles hébergées à l’hôtel y reste souvent des années. Une solution pragmatique consisterait à s’inspirer de l’exemple londonien : depuis le milieu des années 80, la ville de Londres a cessé d’héberger les familles à la rue (y compris les demandeurs d’asile) dans des beds and breakfast et a choisi de louer des logements dans le privé, au prix du marché, puis de les sous-louer aux personnes à la rue. Une telle politique serait possible à mettre en œuvre en France : elle coûterait moins cher que l’hébergement hôtelier, et améliorerait considérablement les conditions de vie des familles actuellement à l’hôtel. Ces familles pourraient attendre dans des conditions décentes, dans un logement privé partiellement pris en charge par la collectivité et dont elles seraient temporairement locataires, l’attribution d’un logement définitif.
Droit Au Logement*



Réaction(s) à cet article
2 oui à la réforme mais où sont les logements dignes du DAL ? par fourrey
le mardi 13 février 2007 à 13:01
Cette réforme est très bien sur le papier mais où sont les logements "dignes" dont on a besoin pour héberger sans danger et reloger dignement? Pourquoi les associations ne refusent-elles pas de dépenser des loyers somptuaires pour des logements indignes et de toute façon pas adaptés aux demandeurs ? Ne devraient-elles pas plutôt aider les... [ lire la suite ]
1 Bonne idée par Cabrol Jean
le vendredi 09 février 2007 à 21:09
C'est une bonne idée qui ne remet pas en cause le droit de propriété comme le ferait la réquisition. [ lire la suite ]