L'association Accueil Paysan est née en 1987 d'une longue réflexion de paysans de la région Rhône-Alpes, sur la spécificité d'un accueil touristique et sociale intégré à une production agricole respectueuse de l'homme et de son environnement, en vue d'un aménagement harmonieux du territoire. Elle promeut un accueil basé sur la convivialité, l'échange et la valorisation du métier de paysan. Plus qu'une association agro-touristique, Accueil Paysan est un mouvement à l'écoute de notre société, où l'humain est au cœur de nos préoccupations.
Ainsi, sa vocation est l’accueil en monde rural sous tous ses modes par des hommes et des femmes qui y vivent et qui veulent faire découvrir leurs activités agricoles et le milieu dans lequel ils vivent.
L’accueil s’est imposé comme une solution alternative, riche de perspectives et allant dans le sens d’une diversification agricole et d’une valorisation du métier de paysan.

En 15 ans, Accueil Paysan est devenu une force de proposition reconnue par ses utilisateurs comme par ses partenaires institutionnels. La Fédération Nationale a construit ses propres cahiers des charges pour chaque type d’accueil et travaille en partenariat avec différents Ministères (Ministère de l’Agriculture, Ministère de l'aménagement du Territoire et de l’Ecologie Ministère du Tourisme) et divers organismes. En association avec d’autres partenaires (les caisses d'allocations familiales, les Conseils Généraux, les comités d'entreprises), en développant de nouvelles formes de commercialisations en vente directe, Accueil paysan entend développer de nouvelles possibilités de développement durable, valoriser l’espace rural, développer les relations entre ville et campagne.

Accueil Paysan comme acteur de développement rural

Son action s’inscrit dans la reconstruction d’un tissu rural vivant. Accueil paysan promeut la multifonctionnalité (un paysan est producteur, transformateur, entretien et aménage les paysages à travers la protection des haies, des arbres, des zones fragiles, et crée de nouvelles activités). Il promeut également l’agriculture durable, transmissible aux générations futures, tant pour le volume financier des fermes à reprendre que pour la qualité des produits fournis aux consommateurs et le respect de l’environnement (agriculture biologique ou utilisation minimale de produits chimiques).

Une offre touristique originale et complémentaire

Notre volonté est de faire découvrir aux accueillis notre métier, notre mode de vie et notre environnement tant naturel que culturel, au travers d’un accueil caractériser par la convivialité et l’échange réciproque. Cette offre originale répond aujourd’hui à une demande croissante des citadins. Elle se présente comme une complémentarité de l’offre touristique déjà existante. Elle se fait dans le respect des normes de sécurité, des réglementations et des lois en vigueur qui s’imposent à chaque adhérent d’Accueil paysan. Cette offre est rendue possible parce que chacun d’entre nous a su se rendre disponible en faisant le choix d’une agriculture à taille humaine, familiale, soucieuse de laisser du temps pour l’échange et l’accueil, à l’opposé de l'agriculture industrielle.
Au-delà du confort matériel, la notion même de bien-être s’impose : l’accueilli doit se sentir bien chez nous, il doit pouvoir se reposer, découvrir et s’épanouir à partir des richesses non matérielles que nous lui offrons et partageons avec lui.

Les propositions d’Accueil paysan

En termes d’objectifs, il faut donner les moyens aux agriculteurs d’exercer un rôle pédagogique et d'éducation populaire. Alors que les actifs agricoles représentent moins de 3% de la population totale, il est essentiel de permettre à chacun de développer ou de conserver un contact avec la terre et au vivant (végétal et animal). Les pratiques de l’agriculture et du métier d’agriculteur doivent donc s’adapter à cet objectif et, dans leur diversité (production-transformation-vente directe-accueil touristique et sociale), s’attacher à transmettre des pratiques respectueuses du vivant et d'éducation à l'environnement. Cela, afin d’aller contre la société de gaspillage : les poubelles sont remplies d’un pain qui part à l'incinérateur, alors qu'il devrait nourrir des animaux ; le coût d'emballage (non dégradable ) d'un produit alimentaire représente une valeur supérieure au contenu. Et aussi parce qu'il est indispensable à un enfant de se rouler dans l'herbe, de caresser des animaux, d'assister à la naissance d'un petit veau (d'approcher la magie de la vie), de comprendre pourquoi les araignées tissent leur toiles et que leur présence dans nos vieilles maisons est normale.

Cet objectif ne pourra pas être rempli sans la réorganisation du monde agricole et une réforme de la politique agricole. Pour Accueil paysan, la réforme doit :
-    Casser le monopole et la cogestions agricole de le FNSEA, pour que enfin le pluralisme des forces du secteur agricole puisent êtres entendues.
-    Limiter le cumul des surfaces par agriculteur actif, afin de favoriser des installations agricoles nombreuses (cela passe par une maîtrise stricte du foncier par le biais d’autorisations administratives).
-    Consulter les électeurs sur des questions d’intérêt public telles que la culture des OGM, la distribution alimentaire (AMAP), la politique d'importation et d'exportation (qui se fait généralement à perte et casse l'économie des pays pauvres ) et enfin le commerce équitable.
-    Développer le commerce équitable qui ne devrait pas être pas réservé aux paysans du sud, mais étendu aux paysans européens. Le produit est équitable, quand son prix de vente chez le producteur couvre les charges et laisse une marge que l'on appelle revenu en demeurant accessible à l'ensemble des consommateurs.
-    Favoriser l'installation et la vie en milieu rural, en y maintenant les services publics, sans négliger l'occupation de lieux souvent difficiles d'accès et le maintien de paysages ouverts tout en favorisant une répartition plus égale et harmonieuse des populations sur le territoire.
-    Favoriser les vacances des urbains hors des villes, en milieu agricole.

L'ouverture des fermes vers l'extérieur, en lien avec de monde associatif urbain et le soutien de la puissance publique, doit donner un sens et une place à chacun.