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Les réactions à "Pour une politique massive de maintien à domicile des personnes âgées."par Véronique Fournier

5 Approche dans d'autres pays par Bertrand Desage
le jeudi 11 mars 2010 à 18:06
Bonjour,

je réalise le mémoire professionnel qui a pour objectif d'adapter l'offre immobilier au vieillissement de la population ? Vous semblez connaitre l'approche Europe du sud et Europe du nord, je souhaiterai échanger avec vous est-ce possible SVP ? Merci

Sujet :

Les seniors dans la ville : quelle offre immobilière ? quels équipements ? Quels services ?.

Problématique :

- Vieillissement de la population : Quelle offre immobilière rentable faut-il développer en France ?.

- Avec quel type de montage ?.

Comment :

- Analyse critique de l’offre actuelle en France.

- Benchmark des offres innovantes « hors France » : possibilité de transposition au marché Français ?


Merci d'avance pour ton aide.

Bertrand Desage
Master Management de l'Immobilier - ESSEC
bertrand.desage@essec.edu
06 05 22 26 27

4 maintien ou soutien à domicile par dourthe
le dimanche 11 mars 2007 à 11:11
chère véronique
ce que vous dites est passionnant mais le principe de realite est là qui fait que les choses ne sont pas si simples
le soutien est plus parlant que le maintien qui evoque la contention...
les "vieux" acceptent rarement facilement quelqu'un pour etre aide alors pour heberger une personne ou une famille il faut s'entourer d'un dispositif d'accompagnement performant
les emplois d'aide à domicile sont à developper et à qualifier tout en permettant aux gens qui les occupent de faire garder leurs enfants ( ce sont souvent des femmes )car le travail est decale souvent a l'heure des repas ou la nuit
une façon de mettre en p^lace les aides serait de la proposer a l'essai gratuitement pendant un mois afin que la personne qui a besoin d'aide se rende compte des avantages et garde la personne il faudrait prevoir de recuperer la remuneration du mois d'essai a terme echu
votre collegue françoise forette ( qui nous avait presente a poitiers il y a des annees lors d'etats generaux de la sante )a bagarré pour convaincre les politiques de s'occuper de cette population fragile avec davantage de vigueur mais il faut sans doute un effort plus intense et constant dans la duree pour faire bouger les choses en ce qui me concerne chaque fois que j'ai ^propose a des gens ages de se regrouper pour vivre ensemble ( l'un avait la maison l'autre la tete et les jambes si j'ose dire )je n'y suis pas arrive ; ceci me parait envisageable dans le cadre d'une association de village ou de quartier dont l'histoire repose sur une anciennete qui garantit la faisabilite...
cordialement
christophe dourthe
3 t roc de solidarité ou solidarité croisée ? par Gérard Tissier
le mercredi 28 février 2007 à 23:11
Une aide massive au maintien à domicile de toutes les personnes qui le souhaitent et qui sont propriétaires ? pour la financer " troc de solidarité " voilà une excellente idée pour mettre à dispositions des logements au profit de mal-logés, une sorte de « viager social »

Pour moi c'est un concept de "solidarité croisée" séduisant, qui m’est cheret que l'on peut déplyer sous diverses formes. La difficulté est faire le pont entre diverses branches de la politique sociale ou entre diverses institutions ( ville et département )
L’usufruit temporaire concédé postérieurement au décès pourrait convenir à un parc de logements d'urgence, le rendu des logements aux familles et l’arrivée de nouveaux vieux entrants dans le dispositif permettant d’assurer une rotation des personnes logées. Pour la famille, accéder à la demande de mourir chez soi plutôt que de faire subir la "casse du dépotage" à son parent serait un bon choix. Dans la structure d'échange proposée, les héritiers peuvent vendre le bien occupé avec la garantie, pour l'acheteur, de le recevoir libre et remis en état par la collectivité à une date donnée.
Ce qui me parait le plus intéressant dans cette visée innovante c'est la relation de réciprocité de don et de contre- don dans le maintien du lien social entre la société et ses vieux.
ps. j'ai rencontré Véronique Fournier au ministère de la crise du logement. je suis toujours désireux de creuser avec elle son idée pour la rendre exploitable par un ou plusieurs départements. Merci de me donner un moyen de la joindre.

2 Le maintien à domicile est-il la solution à privilégier, compte tenu du désir apparent des personnes âgées et de leur nombre croissant ? par Nicole Gadrey et Jean Gadrey
le mardi 27 février 2007 à 14:02
Nous pensons que le chapitre consacré aux personnes âgées est trop exclusivement consacré aux perspectives du maintien à domicile, sur la base de l’hypothèse d’une préférence systématique pour cette solution. Or, des enquêtes récentes montrent que les choses sont plus complexes.


Le maintien à domicile est-il la solution à privilégier, compte tenu du désir apparent des personnes âgées et de leur nombre croissant ?

Une première enquête sur les modes de vie dans une grande ville du Nord-Pas de Calais a fait ressortir une apparente contradiction entre d’une part le désir des personnes âgées de rester chez elles le plus longtemps possible, le refus des structures d’hébergement, et d’autre part la recherche de convivialité, d’entraide et le besoin de sécurité qui ne sont pas pleinement satisfaits dans le cadre du maintien à domicile.

Une deuxième enquête a donc posé la question : « quels habitats, quelles structures, quels moyens peuvent être mis en place pour répondre à cette demande qui paraît contradictoire : un lieu de vie qui soit un « chez soi » tout en évitant l’isolement et en restant intégré dans la vie sociale ?

L’enquête montre qu’il n’y a pas de réponse unique à cette question. Face au vieillissement, il est nécessaire de reconnaître la diversité des besoins et de proposer des solutions adaptées aux demandes variées des personnes selon leur état de santé, leur situation familiale, leur mode de vie, leur conception du logement.

Un équilibre entre hébergements individuel et collectif est préférable. La Suède a développé une politique ambitieuse de maintien dans des domiciles aménagés et d’accès gratuit à des services extérieurs d’aide et de soins intervenant au domicile. Depuis quelques années, elle s’interroge sur cette priorité qui semble conduire au transfert d’une proportion croissante des tâches de soins et d’aide aux familles et aux proches. Cette solution ne favorise pas la participation des usagers qui ont de plus en plus de difficultés à se procurer des services à domicile à des coûts raisonnables. Le maintien à domicile a ses limites en raison de l’augmentation des situations de dépendance.

Nicole Gadrey, sociologue, et Jean Gadrey, économiste
1 Un message d'espoir "la maison des Babayagas" à Montreuil par Jean Pelletier
le vendredi 16 février 2007 à 14:02
Chère Véronique,

Merci pour cet article particulièrement émouvant et qui prend à bras le corps un sujet visiblement tabou, qui pour ma part me préoccupe.

Les actifs que nous sommes (j'ai bientôt 55 ans) ne pourront se satisfaire des solutions actuelles proposées aux personnes en fin de vie, mais encore consciente et moyennement handicapées. Et surtout ils sont à la recherche d’un lieu de retraite qui soit conforme à leur mode de vie et aux valeurs qui les ont animés tout au long de leur existence.

Je voulais te signaler une initiative qui a vu le jour à Montreuil, dans le 93: la "Maison des Babayagas" ("la babayaga, sorcière des légendes russes, habite une maison montée sur des pattes de poulet et dont les murs sont en pain d'épice et le toit en pâte d'amande ») porté par trois copines.
Elles ont décidées de prendre leur destin en main par une initiative « autogestionnaire et solidaire » avec l’idée de donner l’envie à d’autres de faire « des petits » et surtout de s’éviter l’hébergement collectif pour personnes âgées tel qu’il se propose aujourd’hui (voir l’introduction de l’article de Véronique Fournier dans l’ouvrage collectif « l’autre politique »)
Ce projet a enfin trouvé sa concrétisation, la maison ouvrira à l'été 2008, grâce à la pugnacité de trois femmes : Thérèse Clerc (80 ans), Suzanne Gouefflic (75 ans) et Monique Bragard (75 ans)
Voici lien du site qui décrit leur projet de « vieillesse solidaire »:
http://www.actualitesolidarite.com/reportage/initiatives/Babayaga/MaisonBabayaga.htm

L’intention première de leur projet est le suivant :
« La Maison des Babayagas, sera une maison de femmes âgées, solidaires et citoyennes. Le public visé sera composé de personnes ayant une habitude de vie collective: militantes associatives, etc. »
Et pour compléter cette note d’intention, je citerai le propos de l’une d’entre elles,, Thérèse Clerc : « Vivre et vieillir en citoyenneté. Au risque de déplaire à tous les chantres de la reconnaissance sociale par le travail salarié, vivre et vieillir en citoyenneté reconnue et respectée, c'est refuser d'être les témoins impuissants de la dégénérescence sociale, c'est rester les éléments dynamiques d'une démocratie à créer perpétuellement, c'est insuffler l'utopie dans les réseaux et générer de nouveaux espaces politiques. »
Cette maison a été voulu par ses initiatrice : autogérée, solidaire, citoyenne et écologique.
Ces trois femmes confrontées au problème de gérer leur fin de vie en conformité avec le sens qu’elle avait donné à leur vie ont voulu se donner les moyens de créer un lieu arbitré de manière autogestionnaire, rejetant l’idée même de hiérarchie et affirmant la reconnaissance à l’autonomie.
Les colocataires de cette étrange maison auront le devoir de participer à la vie de la cité par le soutien scolaire, l’alphabétisation, les thérapies douces diverses etc …

Elles ont fait le choix de la vie contre la solitude à domicile, contre la violence de la famille à leur endroit par des placements en maison de retraite pour cause de handicap ou encore d’accident en choisissant de prendre leur destin en main

Leur maison se chargera des handicaps par la solidarité au fur et à mesure que les handicaps deviendront plus prégnants. Le bâtiment a été équipé en conséquence.
Bien sûr il y aura toujours la limite des situations extrêmes de fin de vie (maladies dégénératives, Alzheimer profond …) pour lesquelles seules les structures médicalisées peuvent faire face.
Il est prévu dans le bâtiment de réserver deux logements aux invités, ou si nécessaire à l’installation d’une infirmière de nuit.

Elles ont fait le choix d’en faire un lieu exclusivement unisexe, réservé aux femmes, ce qui peut surprendre … et apparaître discriminatoire.
A cette interpellation elles répondent par les statistiques : il y a sept fois plus de femmes que d’hommes passé 80 ans.

Leur volonté et leur détermination leur a permis de mener à bien la concrétisation d’une telle intention. On imagine aisément les obstacles et les difficultés auxquelles elles ont du se heurter au regard de la nature idéologique, au bon sens du terme de leur projet..

Le maire communiste Jean pierre Brard avait donné son accord des 1998, mais c’est l’office de HLM de la ville qui a donné l’assise financière au projet en acceptant dès 2003 de le porter.
Sur le plan économique, étant donné la nature de investissements (plus de 2 millions d’euros ) le loyer des studios proposés 200 à 300 €/mois coûtera en moyenne huit à dix fois moins que n’importe quelle maison de retraite.
Si cette initiative citoyenne connaît des développements les marchands de sommeil du troisième âge que sont les grands investisseurs institutionnels ont peut être du soucis à se faire.

Mais c’est chose faite :
Un immeuble, au 7 rue de la convention à Montreuil qui mettra à disposition 19 studios d’environ 35 m2 chacun est en train de voir le jour