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Les réactions à "Le statut social du jeune en formation ou en insertion"par Bruno Julliard

1 comment justifier une allocation sans contrepartie, sans engagement, et sans conditions? par Pierre Arnoux
le jeudi 18 janvier 2007 à 02:02
Il est certain, comme le dit Bruno Julliard, que la situation actuelle des étudiants pose problème. La démocratisation partiellement réalisée de l'université conduit de nombreux étudiants salariés à des études dans les plus mauvaises conditions, et il faut améliorer le soutien qu'on leur apporte à l'heure actuelle.

Je ne suis pourtant pas convaincu par la proposition.

D'abord à cause de son flou: quel est le montant de l'allocation proposée? Permettra-t-il de vivre correctement? (Dans ce cas, il devrait être proche du SMIC, donc au moins 10 000 euros par an; si l'allocation est universelle, on parle d'une dépense de 20 milliards par an, soit le montant total des dépenses de recherche...) Et en quoi consiste une individualisation en fonction de la situation du jeune, et non de sa famille? Je serais vivement opposé à un système qui verserait des allocations à mes enfants, je considérerais qu'il s'agit d'un gaspillage des deniers de l'état au détriment d'action plus prioritaires. Avec l'écriture actuelle, l'UMP pourrait très bien reprendre cette proposition, et refondre le système des bourses en une allocation uniforme de 50 euros par étudiants, en prétendant avoir fait ce que nous voulons.

Plus profondément, je ne suis pas très favorable à cette idée parce que je pense qu'en dehors des minima sociaux, il ne doit pas y avoir d'aide sans contrepartie. Cette contrepartie peut prendre diverses formes: soit un engagement, soit une participation à des travaux divers, soit au minimum le succès aux examens. Je suis chaque année choqué de voir, lors de la session de septembre, une partie des étudiants me rendre copie blanche au bout d'une heure, et partir après m'avoir expliqué clairement, en réponse à mes questions, qu'il sont venus parce qu'ils doivent signer la liste de présence pour continuer à toucher leur bourse. Dans leur cas, les bourses ont déclenché un effet d'aubaine, qui n'a aucun résultat positif, puisqu'ils n'étudient pas. Comment comptez-vous gérer ce problème? quelle sera la durée des bourses? Que se passera-t-il en cas d'échec aux examens?

De plus, il est clair que la répartition des étudiants n'est pas toujours optimale pour répondre aux besoins du pays; est-ce qu'il y aura un affichage des bourses, ou seront-elles accordées indépendamment de la voie choisie?

Enfin, dans la mesure où le financement ne sera pas assuré par les étudiants, on ne voit pas bien pourquoi l'aide a vocation à être gérée par les jeunes eux-mêmes.

Tous ces points méritent d'être précisés avant que l'on puisse envisager d'appliquer une telle formule.