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Les réactions à "Pour une réappropriation démocratique des médias"par Renaud Lambert 3 Et la formation ? par Igor Babou le jeudi 12 avril 2007 à 10:10 Bonjour,
Deux réactions à votre article en ont déjà pointé certaines limites, et je vais aller dans ce sens. Comme vous, je pense que l'état actuel de concentration économique de la presse et des médias n'est pas favorable à l'expression d'un pluralisme démocratique. Mais on ne peut en rester là. D'abord parce que le journalisme n'est qu'une définition partielle des médias (et là, Bourdieu, dans son petit ouvrage chez Raison d'Agir, a ouvert la voie à un regrettable réductionnisme dans lequel se sont engagé la plupart des altermondialistes ainsi que la "critique des médias") : ce que ne disait pas Bourdieu dans ce livre, et ce que la critique des médias oublie bien souvent, c'est que les médias c'est aussi des organisations professionnelles, des formes sémiotiques (des "langages") portés par l'Histoire et ses évolutions, un vaste champ de concurrence (pas seulement économique, mais également idéologique, de légitimité, etc.), et c'est enfin des domaines de formation intellectuelle et professionnelle. Et encore, je vous prie de croire que je ne brosse là qu'une infime partie de ce qu'est, aujourd'hui, la définition programmatique d'une recherche sérieuse sur les médias : il faudrait ne pas oublier la question du lien entre les médias et leurs publics, les formes de l'énonciation, etc. Je fais partie d'une discipline - les Sciences de l'information et de la communication - qui porte la lourde responsabilité institutionnelle et sociale, de former depuis 1975 un grand nombre d'acteurs des médias en France et dans le monde francophone (en particulier les pays d'afrique francophone). Or, quand je vois à la fois les "résultats" de ces années de création d'habitus professionnels, ou quand je constate le contenu souvent affligeant des formations à la "com" dans lesquelles nombre de mes collègues universitaires sont engagés, je n'ai aucune raison d'être fier. Après une longue période de gestation de la discipline, où l'enjeu était de sortir justement du créneau de la formation de professionnels du journalisme et d'instaurer un esprit critique digne d'une discipline scientifique, avec une nécessaire et salutaire construction épistémologique et de sérieux résultats qui ont contribué à leur manière à revivifier les sciences sociales en instaurant de l'intérêt pour l'analyse des industries culturelles, ma discipline est finalement, il me semble, revenue à son bercail d'origine : la création d'habitus a-critiques chez ses étudiants, la formation de professionnels dévoués au respect de l'ordre établi, peu intéressés au contenu et obsédés par la "médiation" et autres tartes à la crème communicationnelles. En tant que chercheurs en sciences de la communication, quand nous nous penchons sur des corpus médiatiques, nous retrouvons alors, un peu écoeurés, le visage grimaçant de l'idiotie contemporaine de notre discipline... Bien sur, il reste des formations sérieuses et des chercheurs engagés dans des démarches scientifiques authentiques dans ma discipline, mais rien n'est fait pour les soutenir. Nos tutelles ont préféré pousser vers le haut des formations aux ordres des marchés. Il me semble donc que si on voulait vraiment impulser une dynamique pluraliste aux médias de masse, il faudrait se pencher sérieusement sur les contenus et organismes de formation au journalisme et à la communication. On rejoindrait alors un débat bien plus large et ancien sur le lien entre professionalisation et université : l'université a-t-elle pour fonction de former de futurs travailleurs, ou des esprits critiques libres ? Vaste question, sur laquelle je parie que même les gens qui écrivent dans l'Autre Campagne ne tomberont pas tous d'accord... Cordialement 2 Média=journalisme? par JPG le jeudi 15 février 2007 à 09:09 Si cet article est intéressant, je ne peux m'empêcher de savoir qu'il est écrit par un journaliste. Les média, et en particulier l'audiovisuel, ne se limitent pas à ce point au journalisme. C'est une faiblesse récurente, certainement due à la pregnance journalistique dans l'expression, que de déséquilibrer l'analyse sur ce point. Le journalisme à la télévision, principalement, n'est qu'une petite partie des choses. Ce penchant ne se lit pas que dans les analyses: au CSA, lorsqu'on nomme un "professionnel", c'est, évidemment, un journaliste.Pas un créateur, par exemple. 1 et le revenu garanti ? par brunet le jeudi 01 février 2007 à 01:01 je me félicite que la question des médias soit incluse dans la problèmatique éducation /culture .
pourtant à lire les autres postes , on à l'impession d'un vaste collage militant où chaque problème est apporté par le petit bout de la lorgnette . il est vrai que nous en somme à l'époque des difficils commencements . la double indépendance des médias vis à vis des pouvois économique et étatique et évidemment fondamentale . mais la proposition d'un revenu garanti inconditionnel au salariat , comme il est présenté dans le numéro 27 de la revue multitude ( notament par jean zin ) ne serait il pas une solution de financement ( partiel certe et qui n'exclu pas la nécessaire appropriation des moyens de productions par les journalistes , sous le contrôle de leur lectorat, c'est l'autogestion rien de moins ) . cela aurai du moins l'avantage d'introduire une certaine convergeance dans la variété des problèmes abordé dans le livre , et les solutions qui sont proposées . . par exemple , je ne pense pas que la question des campagnes puisse être réglé par une simple politique agricole , mais par une approche centrée sur les populations : le revenu garanti offrirait la possibilité à des novelles populations de s'instaler et de pouvoir se reproduire et travailler . le revenu garanti assurerait là de poursuivre ses études confortablement ailleurs ils accroirait drastiqueùment l'autonomie des femmes , encore ailleurs , il permettra de sortir du salariat productiviste , ou pourrait facilité l'insertion social des personnes en difficulté ou en souffrance . .... la solution n'est pas neuve , et ne rêgle pas tous les problèmes mais elle à au moins l'avantage d'être moins partielle . |
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