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Les réactions à "Donner la parole aux « sans-voix »"par Miguel Benasayag

4 Prise d'otage à gauche ou à droite ? par Martin
le jeudi 10 mai 2007 à 11:11
Qui décrète qui est "sans-voix". N'est-ce pas leur donner une seconde mort à ces supposés sans voix ? Et s'ils survivent à cette épreuve, quelle est la légitimité du discours ?
La frontière décrite par l'auteur entre pouvoir et action est artificielle. Elle procède d'une méconnaissance du quotidien des hommes. Je suis à ce propos surpris de la la faible diversité des contributeurs pour ne pas dire plus qui sont quasi tous des intellectuels. On peut construire de beaux discours comme des plans.
Ma réflexion du moment serait combien de demi-malin formons nous aujourd'hui. Internet qui nous donne un vaste accès au savoir est également une démultiplication de nos moyens d'expressions. Ne sommes nous pas en train de vivre (enfin) La surproduction prévue par Marx. Je crains d'avoir accélérer le processus.
3 les sans-voix sont présents par pru
le lundi 26 mars 2007 à 22:10
Si j'ai bien compris vous êtes un sans-voix comme tant de millions de personnes dans ce pays. J'espère que le moment venu, vous serez présent à l'appel? Le contre pouvoir accompagné à l'heure actuel n'existe pas, et dans ce cas déposer un bulletin n'a aucun sens où alors c'est de la langue de bois!
2 La otra campana en el otro lado par Appel aux sans voix
le jeudi 22 février 2007 à 07:07
Bonjour la otra campana en el otro lado
(l\'autre campagne de l\'autre coté...de la frontière) commencera le 1er Mars (communiqué de submarcos, 6 février 2007)
En France, la tournée de Keny Arkana est annulée et est remplacé par l\'appel aux sans voix dans une vingtaine de ville jusqu\'au 19 mai....ci dessous l\'appel (les visuels sont disponibles sur le site et les forums s\'organisent au fur et à mesure) je crois que c\'est totalement dans l\'esprit de l\'autre campagne proposé lors de l\'espace zapatiste du FSM de Bamako 2006.
(voir communiqué La rage du peuple du 7 janvier 2006) a bientot


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A la suite du documentaire \"Carnets de route : un autre monde est possible\", Keny Arkana vous propose de partager ensemble un espace ouvert, libre et horizontal: les forums \"appel aux sans voix\", qui se déplaceront à travers toute la France.

Alors que la mondialisation néolibérale nous étouffe, l\'appel aux sans voix souhaite libérer la parole qui vient d\'en bas, dans un espace de rencontre de tous les oubliés. Pour que nous puissions collectivement nous réapproprier notre histoire, notre lutte, nos cultures et faire circuler ce souffle collectif, ces forums se déplaceront dans de nombreuses villes en France, permettant à chacun et à tous de prendre part à un vaste mouvement de résistance et de libération de notre parole.


Un lieu de dialogue et de réflexion où ensemble, nous pourrons partager nos connaissances, confronter nos expériences de luttes, unifier notre volonté de résistance, et ainsi chercher des solutions à notre situation. Un espace neutre, sans étiquette, sans à priori, qui se construira avec la richesse de chacun.


Un autre monde est possible ici et maintenant !


A partir des réalités locales de chaque ville, les forums seront enrichis par d\'autres expériences vécues au niveau global, notamment grâce à la venue d\'Arturo du Mexique et de Ras Bath du Mali, intervenants principaux du documentaire \"un Autre monde est Possible\", et d\'autres acteurs de la Rage du Peuple. Découvrir que nous partageons des résistances avec les habitants à l\'autre bout du globe, c\'est prendre conscience d\'un même avenir à construire avec l\'ensemble des habitants de la planète, respectant nos différences, et luttant contre les modèles uniques des temps modernes.


Pour que la tournée soit visible par tous et partout, une synthèse vidéo sera réalisée à chaque forum, diffusée en ligne sur ce site, accompagnée d\'un forum Internet pour que chacun puisse participer et devenir acteur du mouvement, et non pas seulement spectateur, avec l\'espoir que le mouvement créé puisse s\'amplifier au cours des divers forums, dans un contexte politique très instable, à la veille des élections présidentielles.


L\'appel aux sans voix s\'adresse à tous les individus et à tous les collectifs autonomes, afin de chercher des solutions, et en permettant à chacun de s\'investir dans la lutte. Pour toutes propositions et participations, les collectifs sont invités à prendre contact avec appelauxsansvoix@gmail.com


ATTENTION: AFIN D\'EVITER TOUTE FORME DE RECUPERATION, NOUS NE RECEVRONS PAS LES PARTIS POLITIQUES, SYNDICATS ET AUTRES ORGANISMES INSTITUTIONNALISES (merci de votre compréhension).


Construisons ensemble un vaste réseau de résistance, organisé, solidaire et réactif !

Forums \"Appel aux sans Voix\"
du 02 février au 26 mai 2007
appelauxsansvoix@gmail.com
www.keny-arkana.com

www.laragedupeuple.org
www.appelauxsansvoix.org
1 Faut-il se résigner à une non-représentation politique des « sans-voix » ? par Gilles Garcia
le samedi 17 février 2007 à 10:10
Entièrement d'accord avec les termes dans lesquels Miguel Benasayag pose le rapport entre représentation politique et « contre-pouvoir » ou « mouvements sociaux ». Cela conduit à la question qui est posée ici : quel est le candidat qui acceptera l'idée que « le moteur du changement est à la base », voire, dans le meilleur des cas, celle de « potentialiser le travail des contre-pouvoirs qui animent ce moteur » ? La question se pose d'ailleurs lors de toute désignation de représentants politiques, et pas seulement à l'occasion de l'élection présidentielle.

Le drame pointe lorsqu'on essaie d'y répondre concrètement. Quel choix nous est offert ? Quel est « l'offre » de personnel politique qui nous est proposée, quelle est la sensibilité, ou tout au moins la perméabilité de ce personnel politique aux mouvements qui travaillent notre société ? On trouvera une partie de la réponse en considérant l'immense décalage sociologique existant entre nos représentants politiques et les forces les plus dynamiques et novatrices de notre société : notre système produit mécaniquement une sous-représentation terrifiante des jeunes, des femmes, des urbains, des personnes d'origine étrangère.

Dans ces conditions, peut-on voir émerger des représentants politiques capables de porter les dynamiques de changement qui travaillent notre société, ou tout au moins capables de ne pas les contrecarrer ? Oui, sans doute, à la marge, et plutôt dans les élections locales. Mais globalement, non, et d'autant moins que l'on s'approche des sphères du pouvoir central. En tout cas, tant qu'on n'aura pas modifié assez radicalement notre système de représentation.

Au vu du titre de cet article : « Donner la parole aux 'sans-voix' », je m'attendais à trouver ici (ou ailleurs dans le site), quelques propositions de réforme institutionnelles telles que le droit de vote et d'éligibilité des étrangers non communautaires, la refonte des circonscriptions électorales pour mieux prendre en compte le poids des populations urbaines, etc. Ce n'est certes pas suffisant pour donner pleinement la parole aux « sans-voix » - c'est d'ailleurs à eux de la prendre, aussi - mais c'est assurément nécessaire.

Le malheur, c'est que cela revient, pour caricaturer, à demander à l'actuel personnel politique de céder la place. Le fera-t-il de son plein gré et en douceur ? J'en doute. Les émeutes de novembre 2005 – qui sont selon moi un symptôme de la rage qui couve dans de larges fractions de la population à n'avoir pas d'existence politique et symbolique – n'ont manifestement pas suffi à ébranler le système ou à le questionner. Le couvercle est retombé sur les banlieues... jusqu'à la prochaine fois. On ne s'étonnera pas alors si de nouvelles explosions, autrement plus graves, se produisent bientôt. On pourrait aussi voir émerger des formes d'expression politique autonome et radicale de ces « sans-voix », pour le meilleur et pour le pire.

Dans tous les cas, je ne pense pas que l'accouchement d'un nouveau système de représentation puisse se faire sans douleur. Que cela ne nous empêche pas d'y penser et d'en débattre, même et surtout si on ne peut compter pour le mettre en oeuvre sur les représentants qui sortiront des urnes cette année.