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Les réactions à "Des effectifs réduits et moins d’heures de classe pour nos enfants"par Fabienne Messica

2 le contrat pédagogique par brigitte
le lundi 26 février 2007 à 14:02
Une des questions intéressante de votre propos, est de comprendre pourquoi ceux qui sont le mieux formés par l'école publique ou privée :cadres, et enseignants par exemple n'en sont pas les meilleurs acteurs, les promoteurs les plus motivés?
Je m'interroge personnelement sur la volonté et la capacité à agir sur, et dans leur outil de travail , des enseignants,compte tenu du peu d'investissement collectif autour des projets scolaires( pédagogie,evaluation,développement,innovation...)
Tout se passe comme si ,dans le service public , on n'avait pas interet à agir , pour le bénéfice collectif , mais toujours un interet à agir pour le bénéfice personnel.
Le meilleur exemple etant la dérive des parents-enseignants, qui seraient les plus nombreux à discréditer la carte scolaire, par son usage apparent et son détournement caché.
IL dépend très fortement ,ce service public de la capacité de ses principaux acteurs de se mobiliser pour le faire evoluer.
Mais le fait que les enseignants fassent eux meme l'objet d'une selection qui n'a pas vraimentpour objectif de trouver les pédagogues les plus motivés et les mieux compétents.Ni dailleurs que la formation(tout au long de la carrière ) ne soit pas une condition siné qua none de leur evaluation , sont des indicateurs forts de l'absence de référentiel à ces métiers.
Et comment etre reconnu professionnellement, quand on ne brandi que son statut en guise de compétences?
Ce fait de société trouve son revers le plus cruel, dans la selection qu'ils opérent à leur tour(parfois malgré eux)sur un "cheptel" captif.
Depuis que mes enfants sont entrés au collège , j'ai assisté chaque année à la "selection des meilleurs" sur critère discréminant: les plus rapides, les plus soumis,les plus polis, les mieux cultivés, les mieux accompagnés par leur famille: les plus conformes au modèle de selection dont eux meme ont été bénéficiaires.
ET on s'étonne qu'ils le reproduisent?Ils n'ont connu que cela.
Les autres élèves étant généralement disqualifiés à priori, de quelque objectif cognitif(ils sont systèmatiquement orientés vers les métiers manuels) que ce soit sous pretexte d'inadéquation au modèle cognitif de référence.
L'objectif en fin de terminal (à peine voilé) etant de pourvoir les classes prépa, qui vont former nos cadres et nos enseignants.....
50% d'une classe d'age quitte l'école, avec peu de choses dans les mains( ni diplome, ni formation pro, ni culture, ni surtout , le gout d'apprendre).Dont la moitié sort de l'Université, sans retour possible à la case formation continue....
Comment ne pas s'inquiéter ,comme le fait régulièrement françois DUBET , qu'un jour les autres talents(mais oui il y en a!) désertent ce qui ne constituera plus guère qu'une usine à profs et à technocrates.
les causes structurelles d'un tel sytème de production fermé des élites, ne sont-elles pas dans le jacobinisme, le centralisme , le parisianisme républicain bien pensant?

J'ai le sentiment qu'une prise de conscience des enseignants de ces enjeux et de leur responsabilité dans l'action pédagogique collective , est plus que jamais à l'ordre du jour des rentrées scolaires: au delà des moyens , utiles mais jamais suffisants, sauront-ils s'attacher à définir encore la finalité de leurs métiers?

1 Quelque remarques par colombani
le mardi 09 janvier 2007 à 15:03

- Il est écrit : "Pour cela, plusieurs pistes existent : créer les conditions d’une bonne scolarisation à deux ans puisqu’on la sait profitable aux enfants de milieu socialement défavorisés"

Je pense qu'une note de bas page renvoyant à une étude où un ouvrage faisant autorité serait des plus bienvenues car justement, en ce qui concerne la scolarité à deux ans, les conclusions, d'après ce que j'en savais, étaient encore plutôt floues quant à savoir ce qui l'emportait entre le positif et le négatif.

- Pour l'avoir vécu en tant qu'emploi-jeune, je me permettrai insister sur la nécessaire solidarité de l'équipe éducative autour du projet et du fonctionnement de l'école. Les divergences de vues entre les professeurs doivent, tant sur le plan des conceptions pédagogiques que sur celles de la discipline, doivent toujours, tôt ou tard finir par laisser la place au concenssus et au travail en équipe, particulièrement en école primaire, là où, à mon sens, la réussite scolaire se joue.

- Il est vrai que la loi ne peut pas décreter ce genre de comportements alors que c'est là que se trouve, selon moi, en grande partie la clé du bon fonctionnement de l'école.

- Pour ce qui est de l'apprentissage de la démocratie, je pense que l'école primaire est surtout un lieu d'apprentissage de règles de vie commune non-négociables et décidées par les adultes en tant que repères permettant à l'enfant de se construire. Tout le problème est justement que les adultes enseignants se mettent d'accord sur ce que doivent être ces règles de vie et sur une seule et même façon de sanctionner chaque infraction. Si l'enfant comprend que les adultes parlent d'une seule et même voix, alors il aura plus confiance en eux.

Voilà donc pour ces quelques éléments livrées à votre reflexion.