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Les réactions à "La politique, le langage et la culture"par Jacques Bouveresse

5 L'éthique par Raina
le dimanche 25 février 2007 à 21:09
Les françaises et les français attendent de nouveaux venus quel que soit le clivage politique, c'est une évidence.

Ils attendent de nouveaux venus parce que les anciens n'ont pas su, ou plutôt, n'ont plus su faire preuve de résultats ; parce qu'ils ont eu le pouvoir durant un temps certain, qu'ils l'ont assurément servi, puis ont fait en sorte de s'y installer, et de s'entendre pour le conserver.

Les hommes politiques sont faillibles... Les dérives arrivent chaque fois que les mandats se cumulent, s'éternisent, et que le système naturellement se clientélise plutôt qu'il ne se modernise.

Les électeurs de ce pays réclament à juste titre une nouvelle politique, un système plus adapté, et donc moins "intéressé" en quelque sorte par l'idée d'installation dans une fonction à vie... Dès lors qu'on entre en politique, les intérêts du pays et de la collectivité doivent primer sur les ambitions personnelles.

Quel politique aujourd'hui peut s'enorgueillir d'avoir réussi sa carrière avec une telle dette économique laissée en héritage à tous les français ?

Les électeurs appellent à la naissance d'une VIème République qui, sans tambours ni trompettes, sera en mesure de faire avancer économiquement leur pays sans jamais laisser sur le carreau les plus démunis et les plus faibles. Parce qu'une République digne de ce nom, c'est un système qui fait en sorte de n'oublier personne avant de se servir lui-même.

Doit-on faire de la politique un métier à part entière ou une vocation rémunérée pour un temps, et un temps seulement, avant de repartir dans la "vraie" vie ?

Pour prétendre conduire un pays, il faut ne jamais avoir perdu le sens des réalités.
4 Déception par Maxime
le mercredi 14 février 2007 à 15:03
Je suis surpris de cet article de Jacques Bouveresse. Comnent peut-il concilier sa condamnation affichée du libéralisme avec sa défense brillante de la philosophie analytique (contre le charlatanisme d'une bonne partie de la philosophie continentale hegeliano-heideggerienne) dont les racines, au moins à travers Hume, sont manifestement libérales ?
3 Valeurs par ragnvald
le mercredi 14 février 2007 à 15:03
"Les hommes politiques n’ont, de façon générale, aucun intérêt réel à ce que des mots comme démocratie, liberté, égalité, justice, progrès, etc. soient utilisés avec un sens précis et concret".
Il me semble voir là un point essentiel. Entendant parler ces derniers temps d'un désir d'écrire une nouvelle Constitution, je m'interroge sur la pertinence de définir en son en-tête ou son préambule un certain nombre de valeurs qui nous soient communes.
Les définir, c'est-à-dire les délimiter, mais aussi les articuler les unes aux autres.
Je prends un seul exemple:

La République française s'inscrit sous le signe de la liberté, de l'égalité et de la fraternité.
Ceux qui nous ont légué ces trois valeurs les ont-ils considérées comme indépendantes, ou bien comme formant un tout indissociable ?
Je me pose cette question: est-ce que le destin d'une liberté coupée de la fraternité n'est pas justement le libéralisme que nous vivons aujourd'hui ?
La liberté étant d'abord une question individuelle, et la fraternité une affaire collective, je ne vois qu'une sorte de "un pour tous, tous pour un" à la mousquetaire pour les concilier. C'est dire autrement que ces valeurs ne sont pas absolues.
Et que l'un des sens possibles du mot "égalité, c'est de faire le lien entre les deux en leur accordant la même valeur: liberté = fraternité, fraternité = liberté.

Je ne saurais malheureusement aller plus loin.
Bien à vos.
2 Les travestis du langage par Muncerus
le lundi 12 février 2007 à 18:06
Les travestis du langage dont nous entretient Jacques Bouveresse et qui, de fait, sous-tendent la dramaturgie politicienne, résultent d'une tension permanente entre la conscience d'une réalité jugée quasiment intangible et le désir déclaré de malgré tout la modifier.
Pour à la fois sortir du dilemme et se trouver en situation de tracer à l'intention de son public une architecture acceptable, tout politicien chevronné cherche à concevoir un système d'expression propre à voiler ce paradoxe tout en révélant ce qu'il est possible de transformer, c'est-à-dire exclusivement le cadre de la réalité.
Entre évidence et mirage il lui faut alors opter pour le mirage de l'évidence. Aussi va-t-il forcer la démarche sémiotique par laquelle il espère vaincre plus que réellement convaincre. On assiste dès lors au ballet des communicants de tous poils chargés d'épurer, d'affiner, préciser, émonder, nuancer, brusquer, ralentir, bref transfigurer discours autant qu'image c'est-à-dire la perception potentielle de l'électorat.
Tout un travail de falsification que les médias vont communément traduire par le "style" du candidat et qui objectivement constitue comme une infraction aux codes de la démocratie.
"Il n'y a rien de tabuliforme dans le mot table", faisait remarquer l'épistémologue américain Gregory Bateson. Entre texte et contexte la marge est assez large pour autoriser toutes les audaces dont la rhétorique est capable.
*
Les politiciens, entre tous avertis des effets du langage, se révèlent pourtant (comme le fait si justement remarquer Jacques Bouveresse) incapables de percevoir les signes que leur envoient ceux qui désespèrent de voir changer de nature la réalité.
Est-ce autisme relatif ou cynisme absolu? L'alternative laisse peu de chance à la démocratie, à moins que ne se lève, pour lui faire cortège, une génération nouvelle à laquelle une éthique revisitée permettra de faire échec aux travestis du langage.

Muncerus
1 Patrick Balkany : "il n'y a pas de pauvres en France" par Jérôme
le dimanche 04 février 2007 à 13:01
http://www.theyesmen.org/articles/balkanynouvelobs20051117.html
vu qu'on parle du langage, il pourrait être utile de nommer cette personne.