L'autre campagne L'Autre campagne Michel Herreria
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Les journées de L'Autre campagne

Dé-posséder
Limites et alternatives à la propriété privée
Rencontre-débats de L'Autre campagne

Samedi 10 février 2007
Ministère de la Crise du logement
24, rue de la Banque, 75002 Paris

Lire le compte rendu de la journée

10h30 - 12h00 : Présentation de L'Autre campagne. Rencontre avec les auteurs et le collectif éditorial

12h00 - 14h00 : Déjeuner (buffet : participation libre)

14h00 - 18h00 : Tables rondes

18h00 - 19h00 : Projections : L'Ile aux fleurs, de Jorge Furtado, suivi de L'Amour existe, de Maurice Pialat.

 
"Je propose que l'on fasse de la France un pays de propriétaires parce que lorsque l'on a accédé à la propriété on respecte son immeuble, son quartier, son environnement… et donc les autres. Parce que lorsque l'on a accédé à la propriété on est moins vulnérable aux accidents de la vie."
Nicolas Sarkozy, Discours d'investiture, 14 janvier 2007

" Tous propriétaires ! " : telle est la réponse " sociale " du capitalisme financier à la précarité de l'emploi et du logement, aux salaires et retraites indignes, au chômage des jeunes. Achetez une maison Borloo sur 30 ans, devenez titulaire d'un fond de pension, ouvrez-vous à " l'actionnariat salarié ", et dans 50 ans, vous pourrez transmettre (sans frais) un pécule à vos petits-enfants chômeurs.
La logique propriétariste est aujourd'hui à la source même de l'idéologie néolibérale. La propriété privée tend à se substituer à toute forme de mutualisation et de garantie collective. Elle remplace le droit social par la protection individuelle via l'épargne. Elle entame les solidarités, divise les générations, les salariés, les citoyens : actifs contre passifs, propriétaires contre locataires, artistes contre public, en visant à faire de chacun un actionnaire, un spéculateur en puissance, un défenseur de son chez-soi et de son " à soi ". Prétendant résoudre le conflit capital travail en intéressant les salariés à la réussite de leur entreprise, elle favorise en réalité les logiques discriminatoires, la recherche de solutions individuelles même lorsqu’elle se font au détriment de tous les autres ; elle précarise encore plus ceux qui subiront doublement (par les pertes de revenu et de salaire) les revers de leur entreprise sans qu’aucune forme de participation aux décisions ne soient prévues ; elle contribue à ramener à un calcul d’intérêt économique toutes les formes de choix personnels, à réduire à néant l’ambition d’une définition politique d’un bien commun, à détruire toutes les formes de concertation et d’organisation collective de la vie sociale. Entretenant avec duplicité la fiction d’une société d’individus maîtres de leur sort, responsables d’eux-mêmes, petits porteurs de leur avenir, le projet néolibéral n’a d’autre objectif que d’essayer de légitimer les inégalités sociales qu’il contribue en réalité à exacerber et qu’il ne peut plus masquer.

Cette rencontre se propose d'examiner les lieux de résistances à la propriété privée et d'imaginer les moyens d'en réduire le champ, dans 3 domaines : la propriété foncière (terrains, logements), intellectuelle (droits d'auteur et brevet) et sociale (propriété des entreprises et des médias).

Tables rondes

14h00 - 15h30 : Propriété du logement :
CLIP (Collectif de Libération de l'Immobilier Privé) : Pour une propriété d'usage du logement.
DAL : Mobilisation du parc privé pour loger les mal-logés (réquisition et location).
Alice Le Roy : soutenir les lieux auto-gérés.

16h00 - 17h00 : Propriété intellectuelle (1h) :
Khalil Elouardighi (Act up-Paris) : Alternative au système des brevets dans le médicament.
Philippe Aigrain : Quelle propriété dans la sphère informationnelle.

17h00 - 18h00 : Propriété sociale (1h) :
Frédéric Lordon : Les fausses promesses de l'épargne salariale.
Renaud Lambert (ACRIMED) : Pour une réappropriation démocratique des médias.